golfe de gascogne sous spi

golfe de gascogne sous spi

mardi 13 février 2018

apres 4 jours de course

C'est sous un ciel plein d'étoiles parfaitement visibles sur fond de ciel très noir que j'écris ces lignes assis à côté du pilote automatique près à intervenir si besoin. Le bateau est sous pilote auto qui refonctionne depuis cet après midi car nous nous sommes arrêtés pour que JeanPaul monte au mât remplacer la girouette. Grand spi planc et grand voile haute sous 13-20 noeuds de vent et une mer assagit qui permet enfin de dormir dans la cabine arrière. Nous sommes dans les Alizée typiques avec un ciel parsemé de petits nuages comme du coton et certains qui se transforment en grain pas forts a cette latitude.

Pour qui a lu les livres de Bernard Moitessier sait que le meilleur moyen de calmer un bateau quand on est en pleine mer agitée est de se mettre à la cap. Vu le très grand risque que représente la montée au mât en pleine mer, nous nous sommes donc mis à la cap (affaler le spi, enlever le génois Belge, mettre le foc, remonter au près, et enfin virer en laissant le foc à contre et en bloquant la barre sous le vent). Effectivement, même si la souris n'est pas un bateau à quille longue (bien au contraire), le bateau est très calme avec des mouvements assez lents qui permettent à Jean Paul d'entreprendre le risque de monter au mât. L'opération de changement du capteur de tête de mât se fait assez rapidement (la drisse de spi ne montant pas assez haut, JP s'est donc aidé de la balancine de GV pour atteindre le tout sommet du mât). Puis il faut tout refaire dans l'autre sens pour remettre le bateau en route vers les Antilles. Durée de l'opération: 50mn. Pas trop mal mais cela représente environ 6-8 NM de pénalité qui vont se voir dans là classement de 20h...

Le début de course n'a pas été du tout la même chose. Presque 3 jours sans dormir et en s'alimentant rapidement à des heures qui dépendaient uniquement du bateau, c'est à dire quand il était en pleine capacité de fonctionnement. Toujours en ciré même pour dormir afin d'être capable de sortir sur le pont en moins de temps possible (3 secondes) et cela a été nécessaire bien trop de fois...

Le début de course s'est très bien passé avec un bon départ prudent sous spi puis une première option de longer un peu la côte de Madere avant de plonger vers le sud pour éviter le devient de Madère qui peut porter jusqu'à 100 NM. Le vent est soutenu à 25 noeuds et plus on s'écarte de Madère plus la mer est formée. Tout allait bien lorsque le stick de la barre lâche empêchant JP de retenir le bateau qui est parti au lof. On est resté couché sur l'eau pendant une bonne minute avec le spi neuf qui fassayait très fortement. Une fois remis à plat, on repart mais le spi avait quand même bien souffert. On refait 2 autres départ au lof et le 3eme a été fatal pour le spi qui fini par se déchirer sur toute la largeur jusque en-dessous de la têtière alors que nous étions en marche normal au portant. A ce moment là, il devait y avoir plus de 30 noeuds de vent. On se retrouve avec un spi qui traîne derrière le bateau attaché par les 2 écoutes. On. Arrive difficilement à le remonter à bord. Dans le départ au lof précédent, on avait cassé le tangon. On repart avec un autre spi, le bleu asymétrique de 70m2, qui peu de temps après se retrouve aussi dans l'eau sous le bateau suite à la rupture de la drisse de spi dans le mât. Donc en moins d'une journée on a perdu 2 spis sur 4 et 1 tangon sur 2 et la girouette anémomètre de tête de mat ne fonctionne plus ce qui nous oblige à barrer en continu car nous sommes dans des conditions de mer assez difficiles (grosse mer formée). La première nuit sera harassante car tous ces événements se sont produits pendant cette première nuit et nous sommes resté actifs toute la nuit pour à chaque événement remettre le bateau en marche le plus vite possible.

La 2eme journée sera sous un ciel complètement voilé avec des grains par moment et une mer et du vent assez forts. Tout comme la première nuit cette seconde nuit sera complètement noire. sans ciel, sans mer, sans lune, le noir complet. Impossible de distinguer la ligne d'horizon. Barrer dans ces conditions (a cause du manque de girouette) est presque mission impossible et pourtant il le faut. Bref à l'issue de ces 2 jours le bilan est lourd en casse et en fatigue.

Dans l'après midi du 3eme jour, on voit enfin le soleil. Là nuit suivante sera plus facile car un peu moins de vent et de mer. Pourtant on déchire le 3eme spi mais cela est réparable (il s'est accroché à un bouton du génois Belge lors d'un fassayement). Ayant plus le droit à l'erreur, on navigue la nuit avec le spi lourd et le jour avec le grand blanc de 100m2 pour limiter le risque sur le grand spi la nuit (et on a bien fait car cette fin de 3eme nuit a été très agitée avé de nombreux grains)

C'est enfin le 4eme jour que l'on trouve les conditions d'alizés avec une belle mer bien bleu foncée et un vent régulier qui nous laisse enfin un peu de temps pour essayer de réparer ce que l'on peut, de manger correctement et de se reposer un peu.
La flotte est assez groupée et malgré tous nos problèmes nous somme plutôt dans le groupe de tête. A ce niveau de la course, les classements ne veulent pas dire grand chose car ils mesurent la distance au point d'arrivée en ligne directe donc ceux qui sont le plus à l'ouest sont ceux qui sont bien placés pour le moment mais les prévisions météo disent plutôt d'aller dans le sud avant de faire de l'ouest. Donc le classement va beaucoup évoluer dans Le jours qui viennent. Pour le moment nous sommes pénalisés car on est plutôt sud.

Franck & Jean-Paul

5 commentaires:

  1. salut les marins
    merci de tout nous raconter, vous avez pris cher, comme qui dirait!!
    merci pour ce récit palpitant. On est de tout coeur avec vous et pourtant je ne suis pas sur d'avoir envie d'être à vos cotés, vos conditions de navigation semblent difficiles!! c'est sur...
    on aime vous lire
    on aime vous suivre
    on vous aime
    Alain

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  2. "On se retrouve avec un spi qui traîne derrière le bateau attaché par les 2 écoutes" Vous avez réussi à ramener du poisson ?? ;o)
    N'oubliez pas de remonter vers le N quand vous apercevrez un type barbu qui vous tend les bras !

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  3. Bonjour Jean Paul et Franck.
    Il faut bien le dire , vous n'avez pas été épargnés en ce début de course, et cette suite d'avaries n'est pas sans me rappeler quelques souvenirs... La souris est un voilier à forte personnalité qui, d'une navigation à l'autre, aime éprouver son équipage... Bravo à vous deux qui savez affronter cette adversité sans vous départir de vos ambitions et de votre combativité. Je pense à vous: les bruits du bateau, les claques de mer sur la coque, les sensations de magnifiques glissades lorsqu'elles se présentent, un sillage sans traînée, les nuits noires, l'âme suspendue entre Ciel et Océan. Bref: la mer à bord de la Souris...
    Malgré vos aventures, profitez bien de votre périple hauturier aidés par les encouragements et une certaine admiration de ceux qui restent à terre. Très chaleureusement. Je vous embrasse. Luc

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  4. Ce soir à 18h, la Souris est le bateau le plus au sud et le plus rapide de la flotte.
    Position très intéressante, ne lachez rien !
    Et merci de prendre le tps de nous faire vivre votre course sur ce blog.

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  5. bonjour frank jp c est super vous etes dans les meilleure moyene vous avez semble t il pris la bonne option bon courage et bon vent
    thierry

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